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𝑪𝒉𝒂𝒑𝒕𝒆𝒓 𝑰𝑰 ⋄ ℒa 𝒟ame ℬlanche et leა roses de crɩstal.



O
h, muse de mon coeur, amante des palais, auras-tu, quand Janvier lâchera ses Borées, durant les noirs ennuis des neigeuses soirées, un tison pour chauffer tes deux pieds violets? Ranimeras-tu donc tes épaules marbrées aux nocturnes rayons qui percent les volets? Sentant ta bourse à sec autant que ton palais, récolteras-tu l'or des voûtes azurées? II te faut, pour gagner ton pain de chaque soir, comme un enfant de choeur, jouer de l'encensoir, chanter des Te Deum auxquels tu ne crois guère, ou, saltimbanque à jeun, étaler tes appas et ton rire trempé de pleurs qu'on ne voit pas. Pour faire épanouir la rate du vulgaire. Ce soir, la lune rêve avec plus de paresse; ainsi qu'une beauté, sur de nombreux coussins, qui d'une main distraite et légère caresse. Avant de s'endormir le contour de ses seins. Sur le dos satiné des molles avalanches, mourante, elle se livre aux longues pâmoisons e t promène ses yeux sur les visions blanches qui montent dans l'azur comme des floraisons. Quand parfois sur ce globe, en sa langueur oisive, elle laisse filer une larme furtive. Un poète pieux, ennemi du sommeil, dans le creux de sa main prend cette larme pâle, aux reflets irisés comme un fragment d'opale et la met dans son coeur loin des yeux du soleil. Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d'automne, je respire l'odeur de ton sein chaleureux, je vois se dérouler des rivages heureux. Qu'éblouissent les feux d'un soleil monotone; une île paresseuse où la nature donne des arbres singuliers et des fruits savoureux; des hommes dont le corps est mince et vigoureux et des femmes dont l'oeil par sa franchise étonne. Guidé par ton odeur vers de charmants climats, je vois un port rempli de voiles et de mâts encor tout fatigués par la vague marine. Pendant que le parfum des verts tamariniers, qui circule dans l'air et m'enfle la narine.
Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant? Les coudes sur la table et retroussant tes manches, tu me glorifieras et tu seras content. J'allumerai les yeux de ta femme ravie; a ton fils je rendrai sa force et ses couleurs et serai pour ce frêle athlète de la vie. L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.En toi je tomberai, végétale ambroisie, grain précieux jeté par l'éternel Semeur, pour que de notre amour naisse la poésie qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur!